Les travailleurs de la ZAC du Pont d'Issy sont chanceux. Même aux heures de pointe, à la Gare d'Issy Val-de-Seine, les transports ne sont pas bondés. 

Mais la question reste: seront-ils suffisants après l’arrivée des nouveaux employés de la tour Hélice?

Sur ce point, Serge Brière de l’association écologiste ACTEVI est très remonté contre la Mairie. Pour lui, le projet de la Tour Hélice n’a pas été pensé d’une manière durable et cohérente. 

“Ils vendent ça en disant « Au pied des transports, etc », mais ils sont déjà quasiment saturés, les transports ! Avec chaque tour construite, ça fera 5 000 ou 6 000 bureaux supplémentaires. Donc même en comptant les places de parking il y a un vrai souci.”

Plusieurs citoyens partageant ce point de vue ont déposé leurs réclamations dans le livre de l’enquête publique.

A leurs inquiétudes sur la gestion des transports et le risque de surcharge, l’adjoint à l’urbanisme de la Mairie, Philippe Knusmann, a répondu calmement: "On verra l'utilisation que feront les employés de ces transports en commun. On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'infrastructures : elles existent et fonctionnent."

En effet elles existent. Le T2 et le RER C desservent la station Issy Val de Seine, à 50 mètres de la future tour Hélice. Cinq lignes de bus s’arrêtent au milieu du carrefour et une navette électrique rejoint le campus Microsoft sur le quai Roosevelt, au Nord de la ville.

Pourtant, Michel Cheval, le commissaire responsable de l’enquête publique sur le projet de la Tour Hélice, reste circonspect.

"L’extrême sensibilité de la population concernant les transports en commun est un sujet qu’ils vivent et subissent au quotidien", écrit-il dans ses conclusions.

Pour lui, si les transports en commun et les axes routiers ne sont pas encore saturés, ils risquent de l'être avec l’arrivée des nouveaux travailleurs de la tour Hélice, et des autres bâtiments qui se construiront autour.

L’arrivée de la ligne 15 du Grand Paris Express, en 2020, à la station Issy RER pourrait peut-être aider à désengorger les transports.

Or un kilomètre sépare la Tour de la station de la ligne 15, soit 20 minutes de marche ou... une station de RER C !

La solution : encourager 

les modes de transports doux

Dans un mouvement d'investissement massif dans des infrastructures modernes, la Mairie d'Issy s'est concentrée sur le développement des transports électriques. 

Ainsi Issy compte 120 places d’Autolib sur sa commune, avec 821 abonnés isséens à la fin 2013. La Mairie garantit aussi que plus du tiers de la flotte automobile de la Ville est électrique.

Si ces efforts sont louables, ils ne constituent pas une solution suffisante pour contenir l'arrivée des nouveaux travailleurs dans la ZAC.