Made with racontr.com
alt

"Issy-Les-Moulineaux, ville connectée”, “Issy-Les-Moulineaux, à la pointe de la technologie”, “La ville numérique”, etc. Issy s’est fait une belle réputation à l’international. Labellisée Ecocité, la ville se veut à la pointe du numérique et de la modernité, grâce à ses éco-quartiers  et son réseau intelligent “Issy Grid”. Ce système, équipé de compteurs communicants, optimise la consommation d’énergie tant pour l’éclairage public que pour les logements. Il  est opérationnel depuis 2012 et a reçu le Label Grand Paris en 2013.


Mais une ville moderne est-elle forcement truffée de capteurs et d’équipements hi-tech ? Pas nécessairement. En tout cas, à Issy-Les-Moulineaux, tout le monde n’est pas forcement d’accord.

On ne le sait pas forcément mais les nouvelles technologies sont particulièrement gourmandes en énergie. Par exemple, les composants électroniques. Il faut de l’énergie pour extraire les matières premières et les faire fonctionner, leur durée de vie est limitée et ils ne sont pas toujours recyclés. De plus, ils contiennent des métaux lourds et des éléments rares, sources de pollutions. Du coup, les villes connectées façon Issy ont une empreinte écologique conséquente.


Pour ces raisons, certaines associations comme ACTEVI ou Val De Seine Vert contestent une vision de la modernité qu’elles jugent réductrice. Pour elles, l’espace urbain doit être considéré dans sa globalité, ce que ne fait pas le maire André Santini, de leur point de vue.


Issy-Les-Moulineaux est une ville segmentée. Depuis trente ans, l’espace urbain se densifie et se compartimente avec la construction de tours et d’immeubles de logements à des endroits et de bureaux à d’autres (exemple du quartier du Pont d’Issy avec la tour Hélice). Résultat, une pléthore de déplacements dans Issy et entre Issy et le reste de la région. Autant de déplacements, et de consommation d’énergie, qui pourraient être réduits ou évités. A cet effet, l’effort mis sur les nouvelles technologies n’apporte pas de solution. La vision urbaine qui ne tient pas compte des liens de proximité, des circuits de production et de consommation est comme dotée d’oeillères. L’Issy hyper connectée n’est donc peut être pas si « smart ».


Et ce n’est qu’un exemple ciblé sur une ville. D’une façon générale, la stratégie de segmentation -un quartier d’affaire, un quartier résidentiel, etc- n’est-elle pas un peu dépassée? Dans un monde aux ressources finies, cette compartimentation semble inadaptée. Peut-on pour autant parler de vision obsolète de la modernité ?  Michel Cantal-Dupart, urbaniste, nous répond.

Une vision urbaine qui serait réellement  moderne prendrait en compte non seulement la qualité de vie des habitants et des salariés, mais également les préoccupations environnementales grandissantes des citoyens. Si cela advenait, « peut être que modernité rimerait avec proximité», confie Alain Mathioudakis, de Val De Seine Vert. Lui et Serge Brière (ACTEVI) partagent le même point de vue.

alt
alt

Stéphane Distinguin, Président de Cap Digital, soutient le projet Smart City+ (octobre 2013)